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LE SOLEIL MEME LA NUIT. FRANCE ELLE.
27 mars 2022

LA FEMME DANS LE CERCUEIL. Au Vietnam. Installation à Saïgon. An Van.

culte-des-ancetres-vietnam

Julie arrive en famille au Vietnam. Tout pourrait aller bien si elle ne sentait hantée par une femme mystérieuse. Heureusement, la jeune Ai Van lui vient en aide...

 Nous nous sommes installés à Saïgon. C'était un port d'attache. J'étais là, avec les filles, dans une grande et belle maison tandis que Bertrand partait en mission des jours durant. Je connaissais cette vie et l'aimais bien. Je ne m'ennuyais pas car on m'avait donné une classe dans une école primaire et j'enseignais à plein temps. J'avais, comme au Mexique, besoin d'une aide pour les enfants même si celles-ci avaient grandi et je trouvai en Ai Van, une employée de choix. Trentenaire, elle était mince et fine, pas vraiment jolie mais adroite, avisée et créative. Elle parlait bien français, ce qui était très aidant. Je communiquais avec elle bien plus qu'avec Juanita qui avait été la nounou mexicaine de Chloé et Léa. J'avais aimé apprendre un peu plus d'espagnol avec cette femme très ronde et très droite mais je n'avais pas vraiment de connivence avec elle. Avec An Van, je me sentis vite proche. C'était comme si je la connaissais depuis longtemps. Mes rêves inquiétants me reprenant, je lui en parlai un jour de but en blanc. Les petites jouaient dans la cour avec le gardien et je traînais pour aller corriger mes cahiers.

-Il y a longtemps, j'ai lu un livre. L'héroïne finissait par être empoisonnée par son mari qui n'était pas puni pour cela. C'est incroyable à dire mais cette femme me paraît réelle. Elle se plaint d'avoir été enterrée alors qu'elle n'était pas morte et demande réparation.

 La jeune vietnamienne resta pensive un moment puis me dit.

 -Tu as lu un livre et depuis cette femme s'en prend à toi ? Fais attention : un mauvais esprit cherche à s'emparer de ton être. Chaque matin, jette un peu de riz par la fenêtre. Ce qui est mauvais ne restera pas dans cette maison.

 Je lui souris et fis plus tard ce qu'elle demandait. Ma visiteuse nocturne marqua le pas quelques nuits durant puis revint. Elle ne me parlait ni ne me suppliait plus mais me regardait. Elle m'apparaissait comme sur une photo jaunie, entre Lesueur qui avait été son mari et Espargnac dont elle avait été brièvement la maîtresse. Le fait que je la voie ainsi était bien la marque de mon esprit fantaisiste et imaginatif. Comment en 1850 aurait-elle pu poser pour une photo pareille ? C'était anachronique.

 

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