SOEUR DES ANGES

TROIS MODELES POUR AGNES

J'ai fait paraître, sur ce site, un roman intitulé Soeur des Anges. Dans celui-ci, le personnage d'Agnès Donnelle se tourne, après une expérience aussi dérangeante que vénale, vers la recherche de la sainteté. Après une vie conjugale terne, elle arrive dans une sorte d'immense maison de plaisir avant de se retrouver en Hongrie, sur les traces d'une religieuse qui a choisi le martyr...

Si Agnès se heurte de plein fouet à des représentations de mal, elle trouve aussi sur sa route trois figures de la sainteté. Les voici :

SARA SALKAHAZI

Agnès trouve en elle un modèle extême. Religieuse à la vocation relativement tardive, soeur Sara s'intéresse à la reliure, à l'enseignement et au journalisme. Pendant la guerre, elle accueille dans son couvent, avec les autres soeurs, des familles juives qui endurent des persécutions. Vient une dénonciation puis une arrestation. Arrêtée avec quelques réfugiés, Sara les suit sur les rives du Danube et partage leur sort. Connue en Hongrie, cette soeur l'était peu ailleurs mais elle a été béatifiée. Dans le roman, Agnès cherche à écrire sur elle pour mieux la cerner et s'imprégner de sa sainteté...

GITTA MALLASZ

Gitta est une femme de la bonne société hongroise. Elle est une artiste. Dans la tourmente de la guerre, elle-aussi cache et protège. S'il n'est pas arrêtée, certains le sont dans son entourage. Gitta est surtout connue pour les conversations qu'elle aurait eues avec une ou des entités venues de l'au-delà. Ses "Dialogue avec l'ange" sont traduits dans de nombreuses langues. Devenue célèbre, elle passe de nombreuses années en France où elle fait figure de sage.

Tentée par la peinture de cette femme singulière, Agnès abandonne son idée de l'inclure dans son livre pour se concentrer sur la trajectoire plus absolue et ingrate aux yeux du monde de Sara.

RAOUL WALLENBERG

Issu d'une famille suédoise aristocratique et puissante, le comte Wallenberg est en poste à Budapest quand se profilent les déportations massives de juifs hongrois. Alors que d'autres se contentent de plaindre le sort des victimes ou ne souhaitent se mêler de rien, ce diplomate, lui, prend le problème à bras le corps et, tant qu'il le peut, délivre passeports et visas permettant de quitter le territoire. A la fin de la guerre, les Russes entrent dans Budapest et l'arrêtent. Il disparaît alors des années durant sans qu'on sache avec précision où il est détenu. Depuis peu, on sait qu'il est mort en 1952 dans les geoles russes...

Agnès admire le diplomate et sa stature humaine. Mais il lui faut une figure féminine au destin bien défini non un homme dont la dernière partie de la vie est encore floue. Tout autant que les causes de sa disparition...