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LE SOLEIL MEME LA NUIT. FRANCE ELLE.
4 septembre 2022

En présence des anges. Patricia et Esréel.

 

ATTIRER

Patricia Blattmann, 34 ans, hôtelière

«J'ai toujours cru aux anges. Je pense qu'ils nous aident à prendre des décisions et à accomplir nos actions. Oui, j'ai vu mon ange gardien. Sa silhouette m'est apparue, et j'ai senti ce flot d'amour émanant de lui. Mais j'ai préféré ne rien dire à personne.»

 

Je vis en Savoie depuis très longtemps mais n'en suis pas native. Je suis née à Lyon, y ai vécu et étudié. Les métiers de l'hôtellerie m'ont vite attiré et j'ai suivi une formation pour apprendre à gérer un hôtel. Je n'ai rien contre les petits mains car on a besoin de réceptionniste, de femmes de ménage, d'hommes à tout faire et de serveurs comme de cuisiniers mais moi, ce que je voulais, c'était faire tourner un bel hôtel. Il fallait que j'aie les connaissances nécessaires. 

A Vingt quatre ans, j'ai pris ma première affaire près d'Aix les bains. C'est un poste que j'ai eu à l'arrachée. J'ai la chance d'être grande (pour une fille), de ne pas être vraiment joli ("un physique qui passe", comme disent ceux qui ont le sentiment d'avoir du tact...) et beaucoup d'aplomb. C'était une petite structure mais en saison, l'hôtel était plein, à condition de savoir bien le gérer. J'ai redressé un établissement qui ne faisait plus recette et j'en ai été fière. Dans le même temps, j'ai fait une charmante rencontre et me suis mise en ménage. J'étais une femme heureuse sur le plan privé et sur le plan professionnel, j'avais gagné le ticket gagnant car je n'avais pas mon pareil, en saison, pour remplir le restaurant et attirer des clients à l'hôtel, pour un oui ou pour un non. J'étais terre à terre, aimait gagner de l'argent et me méfiait de toute vie spirituelle.

Au bout de quatre ans, j'ai eu un revers : mon compagnon est parti et il l'a fait, comme il se doit, avec une jolie fille. Je passais mon temps à calculer, ça le rendait fou. Je ne pensais qu'au bénéfice...Dans le même temps, mon grand frère a accueilli un troisième enfant. Cette fois, c'était une fille, après deux garçons. Florian, je me suis toujours bien entendu avec lui, comme d'ailleurs avec mes parents. Pour sa petite Lisa, je me suis mis à chercher un beau cadeau. J'aimais gâter mes neveux; je gâterai ma nièce. Je suis entrée par hasard dans une librairie pour enfants et suis tombée en arrêt devant un beau livre contenant des images d'anges. Il devait y en avoir cinq ou six, ils se partageaient les tâches et allaient sauver la vie de pauvres accidentés, malades en phase terminale ou victimes de catastrophes naturelles. Les dessins qui les représentaient étaient magnifiques. Je me suis concentrée sur l'un deux, qui montrait l'ange Esréel et suis restée fascinée...Bien entendu j'ai acheté ce livre mais ai vite compris qu'il ne serait d'aucune utilité pour une toute petite fille...Je l'ai donc gardé pour moi et j'ai fait des présents plus adéquats à ma nièce.

Après Aix les Bains, je suis allée à Albertville où j'ai repris une affaire. En quelques mois, tout a fort bien marché. J'avvais gardé mes qualités de femme de tête et je savais gérer...De nouveau, j'ai fait une belle rencontre, en la personne du cuisinier que j'ai engagé et de nouveau, j'ai été heureuse.  J'avais gardé le livre avec les anges et souvent, en cachette, je me concentrais sur l'image du bel Esréel. Il me fascinait, son magnifique visage plein de grace surnaturelle m'apaisant dans l'instant. Comme ça par jeu, je lui ai demandé de m'aider à être enceinte car jusque là, mon corps m'avait paru fermé à cette idée. Quelques jours après avoir formulé cette demande, je me suis moquée de moi-même mais malgré cela, j'ai contemplé à de nombreuses reprises le visage de cet ange que la religion catholique n'avait pas recensé et ai fait appel à son pouvoir. Que cela ait eu un lien ou non, le fait est que j'ai été enceinte. Max, le cuisinier et moi avons eu une petite fille dont la grâce n'avait rien à envier à celle de ma nièce Lisa. Nous l'avons appelé Fleur. Elle nous a vite émerveillés.

Quand je me suis sentie prête, j'ai pris les commandes d'un hotel restaurant à Chambery où je savais que Max ferait merveille en cuisinier. La première année, les bénéfices ont été magiques. J'avoue que je suis devenue fière, orgueilleuse même; Tout ce que je touchais rapportait de l'argent.

J'avais un peu oublié le livre des anges mais je ne sais pourquoi je me suis sentie, au cours de la troisième année, tenu de l'ouvrir de nouveau. La beauté souveraine du visage de l'ange Esréel m'a sauté à la figure. J'étais comme happée.  L'hiver était rih=goureux et je circulais beaucoup. Un jour, j'ai décidé d'aller rendre visiute à un couple de clients réguliers, qui nous avaient invité chez eux plusieurs fois, et dont le mari était fort malade. Je suis partie seule sans appréhensiuon aucune et ai pris de petites routes. A un moment, l'image de l'ange Esréel m'est brutalement apparue et je l'ai vécu comme un signal. J'ai pensé : il va m'arriver quelque chose mais tu sauras m'aider. Ma voiture a fait une embardée. Un arbre enneigé l'a arrêtée. J'ai senti que ma vie pouvait s'en aller et j'ai convoqué l'ange de toutes mes forces. Il m'est apparu dans un grand bruissement d'ailes et d'étoffes et j'ai su lui devoir la vie. On m'a hospitalisé et je me suis lentement remise.

Mais maintenant je sais.

Les Anges peuvent être das nos vies. Esréel est dans la mienne.

 

 

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