Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LE SOLEIL MEME LA NUIT. FRANCE ELLE.
30 septembre 2023

Gianluca, chat de Venise. (4)

 

VENISE CHAT

En fait, ça aurait pu durer comme ça. Sa vie à lui, à la fois mondaine et recluse, cette frénésie de Venise livrée au tourisme de masse, cet agacement des Vénitiens de souche qui restaient sur leurs gardes mais il y a eu la maladie. Quoi ? Vous ne demandez pas laquelle quand même ! Cette pandémie qui ne laisse personne indemne et a brutalement vidé cette ville resplendissante. Vous ne me croirez pas mais mon beau Massimo brun aux yeux bleus, cette pandémie, ça l'a effrayé. Du coup, il a filé à Milan rejoindre une vieille parente qu'il n'aime guère. Dans son somptueux appartement vide, j'ai bien tenté de me la jouer star : un beau chat prêt à jouer dans un film sur une Venise désertée mais ça n'a pas marché. La femme de ménage, qui venait tous les jours, me nourrissait et me câlinait mais j'étais triste et un jour, je me suis sauvé.

Maintenant, je suis à Santa Maria della Salute, une église très belle, une autre, car à Venise. J'ai déambulé tout seul dans une ville devenue déserte pendant deux semaines puis j'ai trouvé Marcello. C'est un vieux curé, enfin vieux pour moi. Il n'a pas peur de la mort, je le sens et il est né à Venise ; Ce n'est pas comme Silvia qui venait de New York ou Massimo qui était natif de Padoue. Il dit sa messe, se promène un peu, se tait, admire la lumière sur la façade de l'église et me fait sentir la grandeur et la pérennité de cette ville sur l'eau dans ce qu'elle a de plus profond. La Terre liée à la Mer, la puissance du ciel et la fragilité des hommes. Bien sûr que je pense à Silvia se faisant prendre en photo sur le pont du Rialto ou à Massimo devant la basilique Saint Marc. Bien sûr que je ressens tout ce que cette ville a de beaux en termes de palais, de musées, d'églises mais je regarde l'eau, la terre et le ciel et je suis heureux. Et confiant car cette épidémie rend cette ville trop envahie par le tourisme à son silence...

Le Père Marcello arrive, son masque sur le nez. On déambule un peu. Je miaule. Je ronronne.

Je suis Gianlucca et si un jour, on change l’emblème de la ville, je pourrais figurer sur la nouvelle version. Miaouh !

Publicité
Publicité
Commentaires
LE SOLEIL MEME LA NUIT. FRANCE ELLE.
Publicité
Archives
Publicité