VIOLENCE

 

2. Les facettes du Mal.

De retour dans l'étrange villa provençale où elle a oeuvré pour le mal, Agnès se trouve face à ses tortionnaires. 

Le lendemain, Madame Larroque –Daubigny se plaça entre mes jambes et s’assit sur un tabouret tandis que Mattéo se plaçait à hauteur de ma tête. Il prit son membre dans sa main et me le présenta. Je ne cessais de le regarder, ce qui je pense les amusait tous deux mais la femme me parla, reprenant l'avantage :

-Tu m’appelles « Maîtresse », et tu ne parles que quand je t’y invite. Tu jouis quand je le décide.

-Je ne veux pas jouir par vous !

-Qui décide de cela ?

Elle commença d’abord à inspecter mes grandes et mes petites lèvres et elle m’introduisit un doigt puis deux puis trois dans le vagin. C’était étrange et très déplaisant mais je restais muette, craignant son courroux. Retirant ses doigts, elle se mit à me lécher. Autrefois, dans cette même villa, je l’avais été maintes fois par un homme et y avais trouvé grand plaisir mais je ne pensais pas arriver jamais au plaisir avec une femme, surtout elle ! Toutefois, je devais reconnaître que cette femme, sans doute parce qu’elle connaissait toutes les ressources d’une personne de son sexe, se montrait très adroite. Les yeux rivés au membre de Mattéo, je commençais à me laisser aller puis je le pris en bouche, à sa demande, et me livrai à d'adroites caresses buccales. Accélérant le rythme, ma geôlière augmenta mon plaisir en me doigtant de nouveau et me donna bientôt l’ordre de me libérer. Incapable de lui résister, je jouis violemment tandis que sa langue adroite m’entraînait à tout donner. En même temps que je criais, Mattéo, que j'avais excité autant que je le pouvais, se libéra et éjacula dans mes cheveux. Après m’avoir laissé un moment de répit, ils me prirent l'un après l'autre, elle avec un gode-ceinture et lui, de la façon la plus naturelle.. Comme je n'opposai aucune résistance, criais de plaisir et me remettais lentement, ma geôlière fut mordante.

-En somme, tu veux faire justice  ! Qui croit cela ? En réalité, tu veux  rester parmi nous ! C'est très possible, ça, Donnelle mais ça n'aura qu'un temps. Ensuite, tu devras changer de rôle et là, ce sera une autre histoire.

Je savais ce que Matteo et elle voulaient mais au dela du plaisir, il y avait tout ce que j'avais vécu et l'acceptation d'une mort proche.

-Non.

 Madame Larroque-Daubigny commenta en ricanant :

-Ah mais celle-là ! Elle a servi à beaucoup  et pensais que c'était fini. Ces femmes qui ont de hautes aspirations me feront toujours rire ! Regarde celle-là avec son livre religieux et son public ! Une vraie truie...Elle n'est en rien différente de ces femelles de cinquante ans qui ne pensent qu'à coucher ! Vraiment, il y a une race inférieure, n'est-ce pas Matteo?

-Certainement, madame. Elle n'est qu'un trou. 

-Et elle n'a pas de tête ! Ce sera bien dans quelques temps de voir comment elle nous dresse ces jeunes gens si fragiles !

-Oui, madame.

Entre les séances, il y avait la chambre toute blanche où Matteo s'occupait de moi, me douchant, m'aidant à me nourrir, m'allongeant sur le lit étroit et remontant le drap sur moi.

A ces moments-là, dans cet accoutrement que portaient aussi les autres hommes de la maison, il cessait pour moi d'être sexuels. Ses gestes, sans être affectueux, n'étaient pas secs et ses regards dépourvus de la cruauté inflexible qu'avaient les autres. Je voyais bien que je le surprenais. Il me trouvait étonnamment passive. Pourquoi est-ce que je pensais à rien ? Pourquoi est-ce que j'acceptais cela ? Moi, j'avais la réponse mais me gardai de la lui donner. Je savais qu'on me mettrait pas en bas et je voulais y aller...De victime, on voulait faire de moi une tortionnaire. Jamais je n'accepterais. Devant mon acharnement à refuser de malmener qui que ce soit, on devrait théoriquement me supprimer mais quelque chose me disait que pour eux, ce serait risqué de le faire...J'étais donc en position de négocier. Et au bout de quelques jours, leur attitude se modifiant, je me mis à le faire. Ils n'auraient pas raison : ils devaient le savoir...