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Ce fut alors Raféu que je vis beaucoup. Le cuisinier était arrivé et il fallait lister les menus. Il travaillait avec lui et très sérieusement et ne donnant guère de prise à des conversations autres que professionnelles. Je tentais cependant le mettre sur le chemin du désir en évoquant une fiancée qu’il avait et dont il risquait d’être privé pendant cette période tumultueuse mais cela ne le fit pas plus parler. Je n’eus droit qu’à un haussement d’épaule. Je revins à la charge avec la fameuse chambre et il ne démentit pas sa réfection. C’était une petite pièce qu’on n’utilisait plus depuis longtemps mais qui se révélait utile au bout du compte. Si quelqu’un venait être malade pendant son séjour ou à avoir besoin d’être entouré, je serais juste à côté. Voilà qui mettait un terme à toutes les questions.

Son attitude avait beau être revêche, je le trouvais chaque jour plus désirable et, alors que j’estimais vaine toute tentative de séduction de ma part, il me surprit. Lui-aussi se débrouilla pour être seul avec moi, me prit le bras pour me conduire dans une chambre à l’étage et agit comme cet Italien qu’il disait exécrer. Je me sentis mal à l’aise car jeune et bien fait comme il était, il ne sembla qu’il devait trouver bizarre d’exiger d’une femme de mon âge un tel service sexuel. Mais lui, refusant de vivre le choix qu’il faisait de moi comme une déchéance, me dérouta en se montrant très motivé. Ses mobiles étaient clairs. Il n’y avait pas de sentiments.