FIRST

15 mai 1921.

J'ai contacté un détective par téléphone puis je l'ai vu. Il a commencé par me faire la cour puis, comme je me fâchais, il s'est repris. Il est venu dans le jardin d'hiver, à regardé des photos d'Aurélien puis a paru rêveur. Il ne se prononce sur rien.

-Vous savez, mademoiselle, il se passe de telles choses ! C'est que ce frère qui serait revenu avait peut être la conscience lourde. Des malhonnêtetés anciennes. Qui sait ?

Dehors, dans les plates bandes, mon frère est là, j'en donnerais sa main à couper. La maison est grande, mes parents prennent des somnifères, la bonne est un peu sourde et moi j'ai du mal à veiller. Il aura fait le coup la nuit, cet être difforme que je déteste.

Du coup, je prends une pelle et je creuse. Le détective, que j'ai juste consulté, a pris ses jambes à son coup. Si je l'intéressais, cette histoire-là, non . Pensez donc : un corps apparaît...Aurélien !

Papa et maman arrivent et hurlent. Quoi leur fils chéri ici !

Julien-Alexandre devient livide. Qui d'autre que lui pourrait être l'agresseur ?

Je me raidis telle une figure de la justice.

Watson bombe le torse.

 

Et puis, je retourne dans le jardin d'hiver où Aurélien et moi aimions tant nous tenir. Et je me dis qu'on peut s'y retrouver encore.

Les morts s'invitent, il paraît.

-Tu vois, j'ai dit ta mort.

-Tu m'as vengé !

-Pas totalement. La musique que tu avais de la guerre, je ne la connais pas.

-Ce n'était pas une musique.

-Mais tu es là.

-Je suis là.