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LE SOLEIL MEME LA NUIT. FRANCE ELLE.
1 avril 2024

Soeur des Anges. Partie 3. Budapest. Agnès rencontre sœur Maria.

3. Rencontrer Sœur Maria. Une Espagnole à Budapest.

Il faisait désormais très froid et les jours étaient gris. La maison d’hôtes était de nouveau accessible aux touristes mais je n’y vis pas grand monde. Mes hôtes, souhaitant que je reste dans la zone privée du palais, m’avait encore déplacée. Je disposais cette fois de trois pièces dont une très jolie bibliothèque. C’est dans cette pièce que je reçus, quelques jours après le premier janvier sœur Maria Munoz Calderon, une sœur du Bon Pasteur. Cette congrégation s’occupait d’accueillir en Hongrie des jeunes femmes ou des femmes mûres victimes de violences conjugales ou sexuelles. Elles avaient une antenne à Budapest où, à ce que je compris, leur labeur était incessant. Elles s’occupaient aussi de personnes isolées et avaient à cœur d’aider les Tziganes qui avaient, eux-aussi, subi de nombreuses persécutions.

Petite et assez forte, Sœur Maria pouvait avoir soixante ans. Elle avait un visage disgracieux mais un regard clair et rayonnant de bonté et, dans sa tenue blanche de religieuse, elle ne faisait pas grande impression. Il suffisait qu’elle toutefois pour qu’apparaisse sa noblesse de cœur. Contrairement à Gabor Milahy ou à Bogdan Itsvanfy, elle n’avait pas été atteinte par la fin de la guerre en Hongrie et sa jeunesse à elle n’en était pas éclaboussée. Sandor et Szilvia avait connu le communisme, dont ils ne parlaient jamais et qui les avait l’un et l’autre marqué et elle-même avait grandi en Espagne à la fin du Franquisme sans en être marquée. Il était bon d’avoir affaire à elle, si intacte dans ce pays marqué par les errements de l’histoire.

-Notre congrégation est apparue en Hongrie en 1899 et nous avons ouvert plusieurs maisons. L’idée était d’aider les jeunes filles en difficultés. Ces maisons ont bien fonctionné mais en 1950, on nous a demandé de nous disperser. Il a fallu attendre les changements politiques qui ont secoué notre pays mais ils sont venus et, en 1990, nous avons repris notre apostolat. Nous sommes très actives. Vous viendrez nous voir…

-Bien sûr ?

-Êtes-vous en Hongrie depuis longtemps ?

-Quinze ans ! Avant j’étais en Amérique latine. C’était plus simple pour moi car je suis espagnole. J’ai appris le français il y a longtemps mais le hongrois m’a posé beaucoup de soucis ! Quelle langue difficile !

Je souris à cette sœur dont mon hôtesse m’avait annoncé la visite la veille. On nous apporta du café et de belles parts de gâteau et nous leur fîmes honneur avec entrain. Puis, elle reprit :

-Je suis ici pour vous parler d’une religieuse qui vous intéresse. Voilà : Sara Salkahazy est née en 1899, vous le savez. C’est une religieuse et une martyre qui a été béatifiée en septembre 2006 par Benoît XVI. On la fête le 27 décembre. J’ai assisté à la belle cérémonie où lui a permis de se rapprocher des saints. C’est le cardinal Peter Erdo, primat de Hongrie, qui l’a conduite. Sara était professeur à l'Institut des Sœurs de l'Assistance, en 1930. Elle a eu une intense activité sociale en faveur des femmes défavorisées. C’était aussi une conférencière et une journaliste. Elle a été tuée par les Nazis pour avoir hébergé des juifs.

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