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LE SOLEIL MEME LA NUIT. FRANCE ELLE.
2 avril 2024

Soeur des Anges. Partie 3. Agnès agressée. Péter, l'ange, blessé.

A peine arrivée à Budapest, Agnès est agressée...

Le médecin m’avait prescrit de rester sinon allongée du moins très au calme dans les trois jours à venir et j’attendais beaucoup de solitude, entrecoupée il est vrai, des allers et venues de mes deux Anges. Mais seule Paulina vint et me parut très embarrassée. Pour la première fois, je la trouvai moins belle car plus humaine qu’angélique et ce fut moi qui, bien que toute contusionnée et souffrante, m’enquis d’elle :

-Avez-vous pleuré ?

-Oui.

-Pour quelles raisons ?

-Péter est blessé à la hanche.

-Je ne comprends pas ! Personne ne m'a rien dit !

-Vous deviez rester au calme.

-Mais qu'ont-ils fait ?

-Il s’est battu et ils l’ont atteint…

-Où est-il ?

-Nous avons dû le transférer à la maison. Nous vivons dans le quatrième arrondissement de Budapest, un endroit très industriel où les touristes ne vont pas.

Elle se mit à pleurer et me redressant comme je pouvais, je tentais de la consoler.

-Les touristes, non, mais les anges si ! La preuve…

-Nous sommes aussi humains, si humains !

-Il va guérir, n'est-ce pas ?

-Oui.

-Alors, cessez de pleurer, Paulina.

Elle le fit et me dit :

-Péter vous a défendu. Il était proche de vous. Moi, je n’ai pas été très présente au départ. Certains pensent que les Anges sont hautains. Croyez-moi, j'ai agi ainsi car je suis discrète.

Je souris 

Ma mère aimait les anges et les présentait comme discrets d'abord. Je n’ai jamais cru que c’était le cas et maintenant que je vous vois ainsi, je sais qu’elle avait raison.

-Elle pensait que nous étions timides ?

-Et faillibles car vous êtes différents des saints. Ceux-ci viennent sur cette terre pour y vivre une existence apparemment stérile et qui soudain porte des fruits extraordinaires. Les Anges, eux, sont là pour leur donner le « souffle » nécessaire. Vous les précédez et cela vous expose peut-être parce que vous exposez à la lumière du Mal.
-Vous êtes d'accord avec votre mère ?
-Sur les Anges, oui. Pour ce qui est de la sainteté, je ne sais que dire. Péter a été atteint physiquement mais spirituellement, il est intact. Au fond, c'est un simple accident et personne n'est au courant de ce qui est vraiment arrivé.
-Nous avons donné notre version. Il est tombé. Il s'est luxé la hanche. Cette version officielle lui permettra de se soigner. Quant à l’autre, elle n’existe que pour peu d’entre nous.
-Comment faire autrement ? Qui acceptera qu’il ait défendu une femme attaquée par un fou furieux portant l’uniforme vert des Croix fléchées ? Sans parler des autres… 
Elle cessa de pleurer, essuya ses larmes d’un ravissant revers de la main et me regarda de nouveau.
-Comment était l’homme qui portait l’uniforme vert ?
-La trentaine, mince, très fort physiquement. Il n’était pas beau : un visage un peu veule et sans expression et des yeux verts très perçants.
-Et les autres ?
-L’une d’elle avait un physique vulgaire et l’autre, la plus jeune, était mince et assez jolie. Pas atrocement maquillée et parfumée comme l’autre en tout cas…Les femmes parlaient très forts et étaient sûres d’elles, comme le sont tous ces gens qui pensent que le pouvoir est fait pour eux et le restera. Je ne parle pas du pouvoir à un haut niveau mais de celui des exécutants. Vous savez, ceux qui n’ont fait que leur devoir et disent, lors de leur procès, qu’ils n’étaient pas responsables. Le genre à continuer leur tricot et à pousser des soupirs de en temps avant deux interrogatoires.
-Et l’homme en manteau noir ?
-Alors là, je ne sais pas, je ne revois pas son visage et vous savez, je mélange tout, je confonds tout ; Par exemple, la grosse femme n’était pas si maquillée que cela et l’autre, au contraire, portait un rouge à lèvre très rouge…Ma mémoire me joue des tours !
Elle semblait soudain maîtresse d’elle-même et redevenue belle, elle se penchait vers moi.
-Je vous en demande beaucoup !
-Vous voulez savoir qui a agressé Péter, n’est-ce ?
-Oui, je crois que c’est l’homme en noir. Vous ne le revoyez-vraiment pas ?
-Attendez : son manteau s’est ouvert à un moment et il avait, oui il avait sur son costume une insigne qui n’était pas militaire…Qu’est-ce que c’était…Ah oui, il était prêtre ! Mais ce ne peut être vrai. Il aurait porté une soutane, n’aurait pas eu cette dureté satanique, n’aurait pas…
Je m’arrêtai, interdite puis repris :
-Ah mais je l'ai lu, cela ! Les Croix fléchées étaient appréciés de certains prêtres hongrois. Et de toute façon, partout où il y avait la guerre, les gens d’Église se sont divisés, certains rompant leurs promesses pour devenirs des loups plus cruels que les autres alors que d’autres sauvaient qui ils pouvaient.
Elle était redevenue très belle et hiératique m’offrant un ovale de visage que les sculpteurs de la cathédrale de Reims n’auraient pas renié.
-Vous voyez, il faudra faire encore plus attention ! D’un côté Sara, de l’autre, des hommes comme lui, qui ont oublié Dieu et leurs promesses. Vous allez vous rapprocher des uns comme des autres !
-Et seulement d’eux ?
-Non, des bourreaux et des victimes ; vous êtes en chemin.
-Quand Péter sera-t-il guéri ?
-Dix à douze jours. Bien sûr, vous aviez perdu connaissance ! C’est cet homme an grand manteau noir qui l’a frappé avec une canne…Il a hurlé de douleur.
Je me sentis confuse mais soudain, elle s’excusa !
-Vous devez me pardonner ! Je n’ai posé aucune question sur vous. J’aurais dû ! Allez-vous mieux ?
-Je suis contusionnée mais vais mieux. Et puis, vous pouvez me faire des reproches aussi ! Je suis sortie car j'ai cru le voir ! Pour moi, c'était Péter ! Quelle erreur !
-Ils vous ont trompée. Vous ne pourrez cette chambre avant un moment, au moins ne s'en prendront ils pas à vous.
-Soit. Mais ma fille ne doit pas s’inquiéter. Je dois pouvoir lui écrire.
-Naturellement.
Elle me parla encore avec chaleur avant de prendre congé et je restai seule de longues heures. Je n’en pris pas ombrage car je dormis.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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