Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LE SOLEIL MEME LA NUIT. FRANCE ELLE.
7 avril 2024

Sœur des Anges. Partie 2. Agnès et ses hôtes hongrois.

intérieur-du-palais-Festetics-640x480

Tout juste arrivée à Budapest, Agnès est oublié par la famille Itsvanfy et sa somptueuse demeure.

Je ne savais que penser mais n’eus guère le temps de réagir. En effet, Sandor Istvanfy, mon hôte, vint à notre rencontre et me serra la main. A Péter, qu’il semblait bien connaître, il adressa un sourire de convenance et il me sembla qu’il était plus souriant avec la jeune femme. Tous trois me conduisirent dans la suite que je devais occuper. Constituée d’une chambre et d’un grand salon, elle était d’une sobre beauté. Les murs étaient tendus de blanc et d’or et les rideaux des fenêtres avaient des teintes identiques. Dans la chambre, pas de lit à baldaquin, nulle surcharge décorative mais une belle coiffeuse, des fauteuils confortables et de vastes miroirs. C’était luxueux mais simple et le salon redisait cette sobriété : canapé et fauteuils, bibliothèque, table et ravissant écritoire. Il y avait peu de tableaux mais aucun portrait et ceci me ravit. Je ne pourrais m’identifier à quiconque. J’exultai car jamais je n’avais dormi dans pareil lieu aristocratique et je me réjouis des petits trésors qu’il recelait. Pour le plaisir des sens, la salle de bain attenante à ma chambre en était un car toute carrelée de blanc et de vert anis, elle évoquait un univers Art nouveau des plus séduisants. Sa baignoire aux formes surannées et sa robinetterie dorée donnaient le ton. C’était là mon premier trésor car outre le fait d’y prendre de longs bains délassants, il m’était possible de m’y faire masser. Une table et des produits de soin étaient présents à cet effet. Me livrant à des mains expertes, je me laissais aller en observant les visages féminins sur les carreaux de faïence. Mucha semblait avoir signé ses dessins et j’en aimais la grâce surannée.

Le second trésor était la bibliothèque. Des ouvrages hongrois, français et anglais en garnissaient les étagères et, à ce que j’entrevis, beaucoup avaient trait au sujet qui m’intéressait. Il était difficile d’imaginer lieu plus beau. Le mobilier avait des formes audacieuses qui avaient dû donner bien de l’ouvrage à de prestigieux ébénistes. Tant de bois précieux avaient été sollicités que j’en restais le souffle coupé. Richement ornementés de statuettes féminines et d’emblèmes végétaux,

J’étais donc aux anges et défis mes bagages avec joie. Je rejoignis ensuite Péter qui me présenta le palais. A l’étage, les portes ne s’ouvraient pas car les locataires d’un jour ou d’une semaine se partageaient les lieux. Les Istvanfy ne se donnaient même plus la peine de louer leur bien sur internet tant la réputation des lieux était grande. Les dîners y étaient succulents et on y tenait toujours de bonnes conversations. Tout ceci me remplit d’aise mais je fus naïve. A mon sens, il ne pourrait être question que de ma quête car elle était importante mais dès que nous fûmes à table, je compris mon erreur. Anglais, Américains, Russes, Japonais ou Français se rejoignaient là pour découvrir les charmes de la cuisine hongroise et échanger sur les visites du jour. Tous guettaient les prises de parole de l’un ou l‘autre de nos hôtes et se suspendaient à leurs lèvres. Or, ceux-ci ne faisaient guère qu’indiquer un concert à aller écouter ou une exposition à aller voir. J’aurais pu m’offusquer et vouloir aller vite mais je n’en fis rien et me laissai guider.

Publicité
Publicité
Commentaires
LE SOLEIL MEME LA NUIT. FRANCE ELLE.
Publicité
Archives
Publicité