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LE SOLEIL MEME LA NUIT. FRANCE ELLE.
26 mars 2024

Sœur des Anges. Partie 5. Retour en Hongrie.

Cette découverte faite, je compris qu'enseigner et résider en France n'étaient plus pour moi. Mon projet était désormais de vivre en Hongrie mais par respect pour mes proches qui s'inquiétaient de ma santé, je passai encore un an dans mon pays, vivant à Paris chez ma fille puis dans un studio proche de son petit logement. Puis, il me resta à partir pour Budapest et je le fis. Je fus de nouveau hébergée au palais Istvanfy où je coulais des jours paisibles. Je trouvai ensuite un emploi dans une école française où je gagnais ma vie. Mes élèves, des adolescents bien élevés, furent sensibles à mon savoir faire. Je vis souvent sœur Maria et j'envisageai avec elle d'écrire de nouveaux livres. Pourtant, elle comme moi étions perplexes. Ce que j'avais vécu m'avait profondément ébranlée. Ma sensibilité était atteinte, mes facultés intellectuelles aussi. La fatigue et la dépression me prirent de nouveau et je dus quitter Budapest. Je revins au lac Balaton dans la maison de vacances où ma bienveillante sœur espagnole m'avait jadis conduit. J'y revis et brièvement Péter et Paulina, mes deux anges. Sandor et Szilvia m'avaient dit qu'ils étaient restés longtemps en voyage. Les voir réapparaître me ravit.

-Où étiez-vous ?

-De par le monde.

-Comme guides pour touristes ?

Ils souriaient.

-Pas seulement, Agnès, vous le savez.

-J'ai besoin de vous !

-Nous le savons, Agnès !

-Je me suis cru forte mais trop d'épreuves m'ont affaiblie.Ils ne m'en faut plus d'autres. Je suis bien dans ce lieu désert.

-Peut-être mais il faut que ce soit pour vous reposer. Ensuite, vous irez vers une mission.

-Mais laquelle ?

-Vous ne pourrez renoncer.

-Mais à quoi ?

-Si vous le faites, vous serez atteinte de nouveau.

Ils avaient raison. Mon séjour au bord du lac me laissa bientôt désœuvrée. Me promenant par un jour froid au bord du lac, je fus effrayée quand on s'en prit à moi. C'était un homme seul qui avait l'allure d'un gitan. Il se jeta sur moi, me frappa et déroba le peu que j'avais. Ses yeux lançaient des éclairs et je crus y reconnaître la dureté des Croix fléchées. Je revins péniblement chez sœur Maria. J'étais hagarde et blessée à la tête.

-Que se passe-t'il, cria celle-ci ;

Je le lui dis et j'ajoutai.

-Je me replie sur moi-même. J'oublie ce pour quoi je suis là. Voyez comme je suis inconstante !

-Non, vous ne l'êtes pas. C'est juste que vos intuitions ne sont pas les bonnes. Vous manquez de discipline, de prières.

Elle avait raison. Je m'amendai. Quelques jours plus tard, je lui dis me sentir plus forte.

-Désormais, me répondit-elle, tu es prête pour une vraie rencontre avec Sara. Tu as été mise au désert pour cela.

Et en effet, alors que je profitai du soleil d'hiver dans le jardin enneigé de la propriété où l'été des jeunes femmes meurtries par la vie, je la vis arriver. Elle avait la quarantaine, était un peu ronde, portait des vêtements stricts de religieuse en civil mais était avenante : un petit col blanc, une belle croix dorée et un ineffable sourire. Elle s'assit à côté de moi.

Intimidée, je lui parlai :

-Vous m'apparaissez !

-Une Française qui change radicalement de vie car elle a su mon histoire, une Française que les Forces du Mal malmène, trompe et terrifie mais qui se montre soudainement tenace et héroïque et sauve des vies ! Une Française qui a eu le courage de revenir en Hongrie où elle vécu des moments difficiles sans savoir ce qui l'attend mais sans pour autant reculer, oui, je lui apparais. Je le fais autant pour son livre sur moi que ce qu'elle s'apprête à accomplir ici !

Je demeurai suffoquée :

-Mais, ma sœur...

-Sœur Sara.

-Mais sœur Sara, je ne vois pas ce que je pourrais faire ici.

Elle se pencha et me parla à l'oreille.Tout devint clair. Je restai encore un moment avec elle et après un long silence, elle se mit à chanter un psaume en hongrois. C'était le psaume 22 : Le Seigneur est mon berger...

Puis elle partit.

Retrouvant sœur Maria, je lui racontai cette apparition mais ne lui dis rien de ma mission. Elle sourit et me dit :

-Tu rentres à Budapest et moi-aussi mais nous suivrons des chemins différents. Péter et Paulina seront là ce soir et ils nous escorteront. En ville, ils veilleront sur toi pendant un certain temps. Et tu seras rassurée et en paix.

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